Un savoir-faire unique, mêlant qualité et authenticité

 Pour la fabrication de l’huile d’argan, la coopérative achète les noyaux à des producteurs aux alentours d’Essaouira. A partir du mois de juin et souvent durant tout l’été, les cueilleurs récoltent manuellement les noyaux avant qu’ils ne soient touchés et régurgités par les chèvres. Seuls les fruits qui sont encore sur l’arbre sont récoltés et non ceux qui seraient déjà tombés par terre car ces derniers proviennent le plus souvent des déjections des chèvres. En effet, les chèvres adorent ce fruit et utiliser les noyaux présents au sol donnerait une forte odeur à notre huile d’argan ! 

Les noyaux sont ensuite triés minutieusement à la coopérative pour ne garder que les plus beaux. Comparé à une coopérative de taille industrielle, ce travail prend deux fois plus de temps : il est le gage de la qualité de l’huile produite. Les femmes de la coopérative vont ensuite concasser les noyaux avec des pierres afin de récupérer l’amandon. L’objectif est de casser la coque sans toucher l’amandon car celui-ci s’oxyde facilement.

C’est un travail qui demande beaucoup de minutie et d’attention. Si ce concassage est fait sur machine, les amandons sont davantage touchés et l’huile obtenue sera de moins bonne qualité. 

La sécheresse rend depuis quelques années les amandons plus petits. Le rendement est donc plus faible et les prix augmentent. 

Les amandons sont ensuite passés dans une presse mécanique afin d’en extraire l’huile. Ce sont de petites machines qui sont alimentées à la main.  Puisque les noyaux d’argan n’ont pas été ingurgités par les chèvres, l’huile produite ne subit pas de traitement de désodorisation, souvent signe de mauvaise qualité. 

L’huile d’argan est une huile assez stable. Elle est fine et pénètre assez vite sur la peau. Au Maroc, il arrive souvent que cette huile soit coupée avec une huile moins chère. Des analyses sont faites sur chaque lot avant le transport (acides gras et pesticides) et les bidons sont plombés afin de garantir la qualité. 

Une coopérative guidée par de fortes valeurs

Chaque jour, la coopérative est guidée par un objectif : celui de l’autonomisation des femmes.

Elle emploie des femmes seules, sans maris, (divorcées, veuves ou abandonnées) afin de leur apporter un soutien social et économique important. Une dizaine de femmes y travaillent à temps plein ainsi qu’une soixantaine de femmes qui se chargent de concasser les noyaux lors des fabrications. Les hommes sont à la cueillette, un travail assez dur physiquement.   

La fabrication d’huile d’argan est l’activité principale de la coopérative avec quelques activités secondaires comme la fabrication d’huile de pépins de figue de barbarie.  

Cette coopérative souhaite rester indépendante et garder ses valeurs initiales en ayant une taille moyenne et un mode de production semi-industriel. 2 à 3 tonnes d’huile d’argan y sont produites par an. C’est une des seules coopératives de la région qui reste ainsi indépendante.