Nous vous proposons de faire la connaissance d'Olivier et Alice, nos producteurs bretons.
Découvrez dans cette interview leurs parcours et les liens qu'ils entretiennent avec la marque.
1- Olivier, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Notre société est le résultat de la rencontre de deux passionnés de plantes aromatiques et de distillation : Alice et Olivier.
Alice a commencé très tôt à expérimenter la distillation des plantes. Cette passion s’est ensuite construite tout au long d’études centrées autour du végétal, plus particulièrement en horticulture puis en botanique/herboristerie avec l’Ecole européenne d’herboristerie de Bruxelles.
Dès le début de sa vie professionnelle elle a mis ses savoirs en pratique avec pour maîtres mots indépendance, diversité et toujours, distillation.
Pour ma part, je suis tourné depuis l’enfance vers l’écologie et les milieux naturels. Après des études dans ces domaines, je me suis tourné vers l’agriculture biologique comme une évidente mise en pratique de la préservation de notre environnement.
Mes premiers contacts avec les huiles essentielles se sont faits à la Réunion pendant ma formation agricole. Depuis mon parcours aura oscillé entre agriculture, plantes aromatiques et… distillation.
2- Comment expliquez-vous votre passion pour ce métier ? Qu’est-ce qui vous plait plus particulièrement ?
Je crois que c’est sa diversité, vraiment.
Dans les tâches, les préoccupations et les responsabilités, qui nous font faire plusieurs métiers chaque jour.
Ensuite dans les cultures, les types de plantes, les couleurs du bout de paysage de la ferme : nous avons sans doute deux fois plus de plantes aromatiques que celles réellement distillées, de quelques rangs à quelques plants. Un poivrier dans le jardin d’Alice, un arbre à thé dans le mien, jusqu’au petit sachet de graines exotiques rangé au fond du tiroir : si la lavande nous fait vivre, ce sont davantage l’exploration végétale, les essais en tout genre qui nous font vibrer.
Et enfin, cette incroyable diversité d’arômes d’un jour à l’autre sur la même plantation, de produits obtenu à partir de la même plante, de composants dans une huile essentielle.
Le champ de nos possibles est juste inépuisable, et s’il y a une chose qu’on ne craint pas, c’est bien la monotonie au travail !
3- Pouvez nous nous parler de votre société plus en détails ?
Nous expliquer notamment quelles sont les valeurs, forces et méthodes de travail que vous utilisez?
On ne s’est sans doute pas associés par hasard, mais cela ne s’est pas fait du jour au lendemain, et à première vue rien n’était évident ! Des caractères bien trempés, chacun son projet, une forte indépendance : c’est en partageant le même outil de travail, en mettant en pratique nos apprentissages respectifs côte à côte que l’idée est venue tranquillement.
Cela a été beaucoup de dialogue, beaucoup d’échanges, de mise au point, d’ajustements.
Et ça l’est toujours : c’est ça qui nous permet de tenir sur la durée, de rester efficaces et de bonne humeur !
Autre défi, convertir la ferme que nous avons reprise : une petite structure laitière et volailles industrielles, pratiquement sans arbres autour des parcelles.
En trois ans ce sont plus de 2500m de haies qui ont été plantées : sur talus en travers des pentes, avec des essences locales diversifiées dont des fruitiers. L’ancienne salle de traite, après de gros, gros travaux, est devenue notre laboratoire, tandis que nous compostons les pailles de distillation dans l’ancien silo à maïs.
Et les idées et projets ne manquent pas : alimenter la chaudière vapeur à 80 % en huile de friture recyclée, mettre en place une réserve d’eau de pluie pour la distillation, une autre pour l’irrigation, pourquoi pas une centrale solaire sur l’ancien poulailler ?
Une de nos lignes de conduite, sans doute la plus déterminante : pas de compromis sur la qualité !
La lavande, compte tenu de son importance, est la seule culture que nous avons plantée à grande échelle, sans savoir quelle composition d’huile essentielle nous pourrions obtenir : fort heureusement, la qualité est au rendez-vous !
Mais toutes les autres cultures ont été patiemment développées, testées au bouturage, en culture à petite échelle, puis en test de distillation. Et c’est seulement si l’analyse de l’huile essentielle est concluante que nous la commercialisons.
Ainsi depuis cinq ans que nous cultivons de la sarriette, nous n’en proposons toujours pas d’huile essentielle : nous allons planter notre troisième variété différente au printemps prochain.
A présent nous proposons nombre d’huiles essentielles pour le moins inattendues en Bretagne, à 30m « d’altitude » : Lavande fine, Hélichryse italienne, Thym thujanol… et pourtant, toutes nos analyses montrent une qualité équivalente aux meilleures productions du sud-est de la France ou de Corse. Preuve qu’en système cultivé la composition et la qualité d’une huile essentielle dépendent avant tout de la génétique de la plante, des conditions climatiques permettant la maturité, et d’une distillation correctement menée. Bien davantage que du terroir : le soleil de Provence ne fait pas tout !
Expérimenter, apprendre de nos erreurs, et recommencer : voilà sans doute ce qui nous permet d’avancer, avec bien sûr la passion de notre métier.
4- Quelles relations entretenez-vous avec le laboratoire Herbes et Traditions ?
Vendre une partie de la production en gros / demi-gros faisait partie de mon projet initial, et nous avons avec Alice conservé cette intention : diversifier ses débouchés est important.
Mais concrétiser cette idée louable s’est avéré compliqué, et l’apprentissage parfois douloureux. Nous nous sommes retrouvés confrontés à un monde aux codes hermétiques, où règne la loi du profit, et dans lequel le travail du producteur est rarement pris en considération, et souvent mal rémunéré.
Après plusieurs déconvenues, nous avons rencontré Herbes et Traditions. Nous étions méfiants, et demandions des garanties. Mais la collaboration a été possible grâce à l’écoute, la bonne volonté dont nous avons bénéficié, ainsi que du soutien pratique et des conseils opportuns.
Ce qui n’était au début qu’un coup de pouce prometteur est en train de devenir une vraie relation de confiance, qui nous apporte un peu de tranquillité pour l’avenir.
Olivier
Producteur - distillateur passionné